Plagiat et fraude
PRÉCAUTIONS À PRENDRE ET PROCÉDURES EN CAS DE MANQUEMENT
L’intégrité intellectuelle
À l’instar des autres maisons d’enseignement supérieur, le Collège de Maisonneuve considère l’honnêteté intellectuelle comme une valeur fondamentale dans le monde académique. Il condamne donc toute forme de tromperie et s’attend à ce que ses étudiants et son personnel adoptent une conduite irréprochable dans leur production intellectuelle.
Tout espoir d’un progrès du savoir requiert que les idées puissent circuler le plus librement possible, que les connaissances soient partagées et échangées de façon respectueuse et constructive. Pour cela, la confiance est indispensable. Chacun est en droit d’espérer et même de présumer que sa contribution personnelle aux connaissances sera reconnue et que personne d’autre ne la fera passer pour sienne. Piller la pensée d’un autre, c’est décourager l’effort intellectuel et miner l’entreprise du savoir dont nous bénéficions tous.
Au cégep, il n’y a plus vraiment d’excuses qui tiennent : vous devez parfaire le réflexe de l’honnêteté intellectuelle. L’un des socles de la formation collégiale consiste à développer une aptitude à rendre compte ou à expliquer des faits ou des idées sur la base d’une réflexion personnelle, puis à communiquer celle-ci. La maîtrise de cette compétence ne peut souffrir d’aucun raccourci. Si vous utilisez les idées ou les écrits d’un autre en les prétendant vôtres, non seulement vous êtes malhonnête, mais vous passez complètement à côté de cet objectif.
Les bonnes façons de faire
Le Collège reconnaît toutefois que l’acquisition des normes d’intégrité intellectuelle nécessite souvent un apprentissage patient pour qui n’est pas familier avec la culture académique. Selon les disciplines, en effet, les normes d’intégrité, en particulier les normes de présentation des travaux, peuvent varier beaucoup. Il n’y a guère d’autre option que de se familiariser le plus vite possible avec celles-ci.
Cela dit, un petit nombre de réflexes très simples peuvent vous éviter bien des désagréments. Par exemple, si une idée vient de vous ou si vous êtes l’auteur d’un texte, vous le dites. Si ce n’est pas le cas, vous dites qui vous a inspiré ou qui est l’auteur et indiquez la référence au texte original. Cela vaut aussi pour des images que vous trouvez sur le web. Si des personnes vous ont aidé dans votre travail, vous les nommez et les remerciez toutes. Vous ne modifiez jamais le passage d’un texte que vous avez consulté ou d’un propos que vous avez entendu, surtout pas pour le faire passer pour vôtre. Vous ne changez pas non plus les faits ou les données, par exemple les résultats d’une recherche ou d’un travail de laboratoire. Si vous êtes appelé à donner votre opinion sur la production d’un tiers et qu’une situation particulière semble influencer votre jugement (une amitié avec un auteur, une situation de concurrence, etc.), vous le déclarez. Bref, la franchise doit être au rendez-vous à toutes les étapes de vos travaux scolaires.
Au cégep et à l’université, les plagiats les plus courants découlent de la rédaction d’un texte « original », c’est-à-dire d’un texte qui est le fruit de votre propre jugement ou de votre réflexion personnelle. Il peut arriver que vous vous sentiez démuni devant ce type d’exigence et que vous cherchiez alors des inspirations ailleurs. Rien de plus normal, rassurez-vous. Mais si tel est le cas, reconnaissez de manière explicite et transparente tout ce qui a pu contribuer à votre réflexion. Indiquez clairement tout emprunt à la pensée d’un autre. C’est la règle de base.
Attention aussi, il ne faut pas croire que cette exigence d’originalité implique la nouveauté à tout prix. On ne s’attend pas à ce que vous formuliez chaque fois une idée neuve, à laquelle jamais personne n’a songé auparavant dans l’histoire de l’humanité. Vous pouvez respirer. Tout ce qu’on vous demande, à partir des sources que vous allez consulter (et citer), c’est de vous forger vous-mêmes une opinion et de présenter celle-ci dans vos propres mots. Avec le temps et les efforts, la qualité de vos écrits approchera celle des sources que vous lisez. Patience.
Autre conseil : demeurez vigilant à l’égard du web. On y trouve de tout, du meilleur et du pire. Aussi, quand vous consultez une source en ligne, cherchez d’abord à en valider la crédibilité. Par ailleurs, l’ère du numérique a favorisé l’accès aux sources de savoir, mais aussi le pillage de celles-ci. Si l’envie vous prend d’en copier un passage, méfiez-vous! Ne sous-estimez pas l’étendue des connaissances de vos professeurs ou la puissance des moyens de détection disponibles. Enfin, rappelez-vous que seule une démarche honnête permettra de développer vos compétences et, à long terme, de gagner l’estime des autres.
Une dernière remarque s’impose. Les valeurs et les normes évoluent dans le temps. Il en a été de même pour celles que l’on associe ici à l’intégrité intellectuelle. Les règles peuvent se resserrer avec le temps – ce que l’imprimerie et les enregistrements sonores, par exemple, ont encouragé. Mais ces règles peuvent également se relâcher dans certains contextes. Aujourd’hui, nombreux sont ceux qui considèrent que les droits des auteurs et des diffuseurs du savoir limitent trop l’accès du public au savoir. En réaction à cette limitation, de nouvelles formes de partage du savoir ont vu le jour, plus démocratiques. Dans certains domaines, par exemple en programmation informatique ou dans les travaux en génétique, l’accès libre au code source ou aux données est même encouragé. Cela dit, il demeure qu’il y a des règles à respecter, et l’honnêteté des « emprunteurs » y est tout autant espérée.
Dans tous les cas, le principe est le même. Les conseils cités plus tôt valent aussi.
Des références utiles
Les sites web associés à l’enseignement supérieur (des collèges, des universités, d’associations professionnelles en éducation, etc.) regorgent de renseignements pratiques sur les normes d’intégrité intellectuelle et sur les façons d’en acquérir les rudiments. Une simple recherche avec des expressions comme « intégrité intellectuelle », « honnêteté intellectuelle », « plagiat », etc. vous conduira vers ces ressources utiles. Dans l’incertitude, privilégiez les sites des maisons d’enseignement.
À Maisonneuve, les responsables de la bibliothèque ont produit un guide pour citer ses sources. Vous y trouverez notamment des conseils précieux pour bien faire usage de la paraphrase, par exemple quand vous souhaitez rendre compte de la pensée ou de l’argumentation d’un auteur, mais sans le citer en entier. En effet, changer quelques mots ne suffit pas pour éviter le plagiat. Mieux vaut refermer le bouquin et reprendre l’explication dans vos mots, par exemple en vous adressant à ami, puis en vérifiant s’il a bien compris. Avec l’exercice, cela vous deviendra de plus en plus facile. Et n’oubliez jamais d’indiquer vos sources.
Portez également attention aux consignes et aux conseils que vos professeurs vous prodiguent en la matière. N’hésitez pas à leur poser des questions. Le niveau de tolérance au plagiat varie d’une discipline à l’autre et parfois d’une personne à l’autre. Le meilleur réflexe, insistons à nouveau, consiste à s’éloigner le plus possible du texte initial, à reprendre les idées de l’auteur en évitant d’avoir son texte sous les yeux et de s’y modeler.
À éviter !
Si l’on s’est surtout attardé au plagiat jusqu’à maintenant, c’est qu’il représente le type de tricherie le plus fréquent et que les normes académiques d’intégrité doivent encore faire l’objet d’un apprentissage pour plusieurs. Cela dit, toute forme de fraude est condamnable. Ci-dessous, vous trouverez quelques exemples de conduites qui équivalent à du plagiat ou de la fraude. La liste n’est pas complète, bien sûr. Rappelez-vous simplement que la tricherie, peu importe sa nature, doit être évitée et qu’elle sera sanctionnée dès la connaissance du fait.
- Taire ses sources. Par exemple, reprendre les idées ou le texte d’un auteur ou d’un autre étudiant sans le mentionner, reproduire des passages de documents sans y faire référence, traduire d’une langue étrangère un passage sans le dire, etc.
- Présenter le même travail dans plusieurs cours.
- Copier les réponses ou le travail d’un autre étudiant. Fournir à un autre étudiant ses réponses ou son travail.
- Échanger des informations pendant les examens, peu importe par quel moyen et peu importe avec qui.
- Se faire remplacer ou remplacer quelqu’un lors d’une épreuve.
- Payer ou être payé pour la réalisation d’un travail évalué.
- Réaliser à plusieurs personnes un travail qui doit être individuel.
- Acheter, vendre ou voler un examen ou un travail.
- Offrir de l’argent ou tout autre incitatif pour influencer la notation.
- Falsifier des documents (faux billets médicaux, examens, modification de réponses à un examen après correction, etc.).
- Falsifier, inventer ou copier des données de laboratoire.
- Utiliser du matériel non autorisé par le professeur, par exemple un cellulaire.
Le professeur ou le surveillant à un examen peut à tout moment vous demander de vous identifier à l’aide d’une carte officielle comprenant une photo (de préférence la carte étudiante). S’il vous surprend à tricher, il peut également saisir votre copie et vous demander de quitter la salle.
La Politique institutionnelle d’évaluation des apprentissages (PIEA)
Dans sa Politique institutionnelle d’évaluation des apprentissages (PIEA), le Collège évoque les sanctions qui peuvent résulter d’un plagiat ou de toute autre forme de tromperie ou de fraude dans le cadre de vos études.
Chaque production attendue d’un étudiant.e doit être personnelle, originale et témoigner de l’honnêteté de son auteur. L’emprunt au travail ou aux idées d’une autre personne (copie, paraphrase, inspiration, reproduction d’images, de résultats, etc.) doit être indiqué clairement dans le respect des consignes données par le professeur. Ce dernier peut noter « zéro » toute évaluation comprenant un plagiat, la falsification de données, l’usurpation d’une propriété intellectuelle, etc., de même que la participation à ce type de tricherie. Le professeur informe la Direction des études de chaque cas de plagiat ou de fraude dès la constatation du fait. Toute récidive peut entrainer l’expulsion du cours. Une deuxième récidive peut entrainer l’expulsion du Collège.
Le professeur adopte les mesures qu’il juge appropriées pour contrer la fraude ou le plagiat (surveillance accrue, vérification de la carte d’identité, de la présence d’appareils électroniques ou de notes dissimulées, etc.) et en informe les étudiants à l’avance. Si l’étudiant.e considère qu’une de ces mesures brime ses droits, il doit aussitôt en aviser le professeur afin qu’une autre disposition puisse être considérée.
(PIEA, 6.2)
Sanctions encourues
L’application de cet article de la PIEA va comme suit :
À la première offense reconnue
Dès qu’il détecte une tricherie, le professeur informe l’étudiant et avise aussitôt la Direction des études à l’aide du formulaire prévu à cet effet*. Celle-ci transmet à l’étudiant une lettre officielle l’informant à la fois de ses droits et des suites advenant une récidive de sa part. Cette lettre est portée à son dossier. En général, l’étudiant est noté zéro pour l’épreuve, mais le professeur peut décider de la note à donner à l’étudiant en fonction du contexte.
L’étudiant est invité à suivre une brève formation sur la citation des sources auprès d’un bibliothécaire.
À la deuxième offense reconnue
De la même façon, le professeur informe l’étudiant et avise aussitôt la Direction des études. Si celle-ci constate qu’il s’agit d’une 2e offense, l’étudiant reçoit la note zéro pour le cours et est retiré de celui-ci. Il est convoqué par la Direction des études et reçoit une lettre l’informant qu’une récidive peut conduire à son expulsion du Collège. Cette lettre est portée à son dossier. Les professeurs de l’étudiant, actuels et futurs, auront accès à cette information.
À la troisième offense reconnue
L’étudiant reçoit la note zéro pour le cours. La Direction des études prendra une décision quant aux sanctions à appliquer en fonction du contexte. En général, une 3e offense résulte dans l’expulsion du Collège.
Recours étudiant
L’étudiant qui estime que le jugement de plagiat ou de fraude porté sur sa conduite n’est pas approprié peut en appeler de la décision en suivant la procédure de révision de notes disponible sur le site web du Collège. Pour bénéficier de ce droit de recours, l’étudiant doit aussi respecter les mêmes échéances que celles prévues à la procédure de révision de notes, que la demande soit formulée en cours ou en fin de session.
La direction des études peut restreindre ce droit de recours lorsque les preuves de plagiat ou de fraude présentées par le professeur sont irréfutables.